Mon nom est Liz et je suis la gestionnaire des médias sociaux ici chez Chronically simple. Je travaille habituellement en arrière-scène et je collabore étroitement avec Kristy à la planification du contenu des publications sur les médias sociaux, de notre bulletin et de notre blogue.

Je ne crois pas avoir jamais parlé de moi sur une de nos chaînes, mais je me suis dit que c’était le meilleur endroit pour parler d’une situation que j’ai vécue récemment.
Comme bien des gens, ma famille et moi avions des projets de voyage que nous avons dû repousser plusieurs fois en raison de la COVID. Les restrictions de voyage, les confinements, les tests à passer ont tous bouleversé nos plans. Enfin, ce printemps, nous avons trouvé un endroit où le nombre de cas était bas, où il y avait peu de restrictions aux frontières et où nous n’étions pas tenus de faire une quarantaine à notre retour.
Notre groupe était composé de moi-même, mon épouse, nos deux petites filles, mon beau-père et ma belle-mère. Mes beaux-parents sont âgés et ont plusieurs problèmes de santé, certains causés par la vieillesse et d’autres non. Mon beau-père a une jambe artificielle depuis qu’il a eu un cancer à l’adolescence. Il boite un peu, mais s’il porte des pantalons longs, on ne voit pas nécessairement qu’il a une jambe artificielle.
Ma belle-mère souffre d’arthrite sévère, elle a de la difficulté à monter et à descendre les escaliers, à marcher ou à rester debout longtemps. Pour toutes ces raisons, nous avons demandé à notre agent de voyage quand nous avons réservé nos billets s’il était possible de rendre le déplacement plus facile pour mes beaux-parents.
Notre agent de voyage était fantastique. Elle a communiqué avec la compagnie aérienne pour s’assurer que nous ayons l’aide dont nous avions besoin à l’aéroport de départ et à destination.
Lorsque nous sommes arrivés à l'aéroport de Toronto, nous avons rapidement trouvé le comptoir d'accessibilité où un agent (et un fauteuil roulant pour ma belle-mère) nous a été assigné pour nous aider à nous enregistrer. Même s'il y avait de longues files d'attente aux guichets et à la sécurité, nous avons réussi à passer devant grâce à l'agent qui nous a fait passer. Les autres passagers nous ont regardés à plusieurs reprises, mais, comme le veut la politesse canadienne, personne ne nous a rien dit.
Je me sentais un peu coupable de passer devant quand d’autres attendaient en ligne pendant une heure ou plus. Mais je me suis souvenue que nous avions cette aide parce que nous en avions besoin. Pendant qu’un agent de la compagnie aérienne poussait le fauteuil roulant de ma belle-mère, nous aidions mon beau-père avec ses bagages et à passer à la sécurité avec sa jambe artificielle.
Une fois que nous avons passé la sécurité, un employé de l’aéroport a eu la gentillesse d’offrir à mes beaux-parents de les reconduire à notre porte d’embarquement avec sa navette. Mon bambin, qui a accompagné mes beaux-parents, a beaucoup apprécié cette petite balade.
Notre voyage vers le Sud s’est déroulé sans anicroche. À notre arrivée à destination, un autre agent de la compagnie aérienne nous a aidés à récupérer nos bagages, à passer les douanes et à trouver un taxi vers notre hôtel.
Nous avons passé des vacances merveilleuses. C’était tellement agréable de sortir de la maison et de décrocher! Mais ce qui a rendu ce voyage encore plus spécial, c’est de pouvoir passer du temps en famille. Mes beaux-parents ont loué des scooters et pouvaient se déplacer dans le centre de villégiature lorsque nous n’y étions pas. Je ne sais pas qui a le plus apprécié les scooters, mes beaux-parents ou mon bambin qui adorait se promener.
Lorsqu’est venu le temps de revenir à la maison, nous ne savions pas si nous pourrions encore avoir de l’aide à l’aéroport. À notre arrivée à l’aéroport, un bagagiste s’est chargé de nos bagages et nous a aidés à trouver le kiosque d’enregistrement.
La file était longue, il faisait chaud et l’air était chargé d’humidité. Nous étions tous misérables, mais personne autant que ma belle-mère qui n’avait pas encore de fauteuil roulant. La file avançait à pas de tortue et elle semblait désespérée à l’idée de rester debout aussi longtemps.
Heureusement, le bagagiste qui s’était occupé de nos bagages s’est rendu compte que ma belle-mère avait besoin d’aide. Il a trouvé un fauteuil roulant pour elle et a fait venir l’employé de la compagnie aérienne qui nous avait aidés à notre arrivée. Cet employé a poussé le fauteuil roulant de ma belle-mère et nous a apportés au début de la file.
Comme cela avait été le cas à Toronto la semaine précédente, nous avons reçu des regards courroucés des autres passagers en ligne. Je pouvais entendre les gens derrière nous marmonner – ils étaient clairement mécontents de voir que nous avions pu passer devant la file.
Pour être honnête, cela ne me dérangeait pas. Ma belle-mère n’était pas bien, elle avait besoin de s’asseoir et avait besoin de cette aide additionnelle.
Nous nous sommes enregistrés et à notre arrivée à la billetterie, c’est arrivé : J’ai vécu ce que vivent régulièrement les personnes avec une maladie invisible.
Un homme dans la file nous a crié : « Merci d’avoir coupé la file! ». Quelques personnes près de lui ont opiné.
« Nous avons une personne en fauteuil roulant », a répondu mon beau-père.
"Vous n'êtes pas tous en fauteuil roulant !" L'homme a répondu en criant.
« Il a une jambe artificielle », a renchéri ma femme, pointant vers son père. « Et nous l’aidons »,
L’homme a haussé les épaules et a levé les yeux au ciel.
« Vous ne savez pas ce que c’est de perdre sa mobilité », a continué ma femme. « Croyez-moi, mon père aimerait bien mieux attendre en file s’il pouvait ravoir sa jambe. »
L’homme a alors balayé notre réponse du revers de la main. Mon beau-père lui a retourné le même geste et nous avons continué notre chemin.
Tout l’échange a duré une minute, peut-être moins. J’étais estomaquée. Personne n’aime voir quelqu’un passer devant une longue file. Mais je croyais que les gens seraient compréhensifs en voyant une personne en fauteuil roulant et une autre personne qui boite.
C’est là que j’ai appris que les gens ne sont pas toujours aussi sympathiques que nous pourrions l’espérer. Même en voyant une personne de notre groupe en fauteuil roulant, ils se sentaient quand même lésés. Peut-être parce que ma belle-mère était debout au début, ils croyaient peut-être qu’elle jouait un rôle.
Voici ce que j’ai appris de toute cette interaction : Ce n’est pas à vous de décider qui peut utiliser les services d’accessibilité. Si une personne est en fauteuil roulant après avoir marché, cela ne vous regarde pas. Vous ne connaissez pas l’état de santé d’une personne; vous ne pouvez donc pas présumer de l’aide dont elle pourrait avoir besoin.
Nous avons pris des dispositions pour avoir de l’aide additionnelle auprès de la compagnie aérienne. Nous avons expliqué pourquoi nous avions besoin d’aide et la compagnie a accepté de nous fournir les ressources pour nous aider. Croyez-moi, mes beaux-parents auraient bien mieux aimé pouvoir marcher dans l’aéroport sans aide. Mais ils ne pouvaient pas, ils avaient besoin d’aide et l’ont eue.
Si vous voyez une personne passer devant une longue file, ne présumez pas qu’elle triche pour passer plus vite. On ne sait jamais qui vit avec une maladie ou un handicap et les gens n’ont pas besoin de prouver qu’ils sont malades. Alors, plutôt que de vous frustrer si quelqu’un passe devant vous, faites preuve de patience et de gentillesse.
Nous en avons tous besoin.